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Matthieux
27 février 2007

Quand je dis rouge, tu entends bleu,Quand tu dis

Quand je dis rouge, tu entends bleu,
Quand tu dis bleu, je vois la mer,
Quand je dis mer, tu vois ton père,
Quand tu dis père, je comprends deux,
Quand je dis deux t’entends Adieu…
T’as dis Adieu, je crie Mon dieu !

On n’arrête pas de s’engueuler
Comm’ des gamins hauts comm’ trois pieds
Pour des histoir’ de pacotille
Qui roulent comm’ de petites billes
Sous notre lit ou sous la table
On les ramass’ d’un air aimable
Et on les met sous le nez de l’autre
En prenant de faux airs d’apôtre
« Je crois que cett’ bille est à toi. »
« Non mon trésor, elle est à toi. »
« Voyons chérie, cett’ bille est bleue ! »
« Non elle est roug’ ! Ouvre les yeux !»

Quand je dis rouge, tu entends bleu,
Quand tu dis bleu, je vois la mer,
Quand je dis mer, tu vois ton père,
Quand tu dis père, je comprends deux,
Quand je dis deux t’entends Adieu…
T’as dis Adieu, je crie Mon dieu !

On n’arrêt’ pas de pinailler
De découper les cheveux en trois
Pour démontrer on ne sait quoi
A la recherch’ d’la moindre faille.
« Admets au moins qu’tu me trouves nul ! »
« Reconnais qu’tu n’aim’ pas mon pull ! »
« Tu ne regardes plus mes pieds ! »
« Tu ne m’embrass’ jamais le nez ! »
Quand on ne sait plus quoi trouver
On se couch’ chacun d’son côté
Tout près du bord, très loin du centre
Mêm’ si ça nous fait mal au ventre.

On se réveille un peu peinés
Avec de la vaisselle cassée.
On désencastre nos deux corps
Qui dans la nuit se serraient fort.
C’est étrange cette attraction
Des corps qui n’ font pas attention
Aux engueulades de la veille
Et qui s’enlaçent dans leur sommeil.
On reprend un sourire poli
Ni trop clinquant ni trop petit
On n’ veut pas qu’l’autre nous reproche
D’être distant, pas assez proche.

Quand je dis rouge, tu entends bleu,
Quand tu dis bleu, je vois la mer,
Quand je dis mer, tu vois ton père,
Quand tu dis père, je comprends deux,
Quand je dis deux t’entends Adieu…
T’as dis Adieu, je crie Mon dieu
!

On ressemble à deux étrangers
Pendant le petit déjeuner
Tout est courtois, froid et posé
« Pourrais-je avoir un peu de thé ? »
« Oui il suffit de demander. »
« Merci, merci. Très bon ce thé. »
On se regarde en chien de faillance
On n’ veut pas s’dir’ qu’on a de la chance
D’êtr’ tous les deux, d’êtr’ tous les deux...
On se regarde droit dans les yeux
Un irrésistible fou-rire
S’apprête soudain à surgir.

Quand je suis rose, toi tu es bleu
Le ciel est bleu, on voit la mer
Seuls sous la plag’, pour seul repèr’
Etr’ amoureux, là tous les deux
A fair’ semblant de dir’ Adieu
A fair’semblant de dir’ Adieu.

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Commentaires
L
yes! trop bien ce texte! Tu m'autorises à le mettre sur mon blog, avec ton nom et un lien? <br /> tout de bon à toi.
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