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Matthieux
27 février 2007

LE PETIT VENTRE

Le ventre du garçon avançe vers la mer.
Assis sur sa serviett', les mains posées par terre
Il regarde d'un air trist' son ventre qui s'étire
Le nombril en avant comm' la pointe' d'un navire.

Il a fait des abdos, a arrêté la bière
A couru dans des parcs, nagé dans des rivières
A testé des ceintures avec des électrodes
Mais son ventr' continue son mystérieux exode.

Qu’y a-t-il dans mon corps
Qui le déforme encore ?
Les nombrils sont ingrats
De hisser le grand mât
.

Il s'allonge sur la plage et ferme fort les yeux
Se demande si un jour son ventr' prendra le large
Quand il deviendra père ou quand il sera vieux.
En attendant ce jour il n'en mène pas large.

Peut-être que dans son ventr' il y a plus qu'un bateau
Peut-être un hamburger ou peut-être un matelot
Peut-être une giraf' ou un cactus géant
A moins que ce ne soit un minuscul' enfant.

Qu’y a-t-il dans mon corps
Qui le déforme encore ?
Les nombrils sont ingrats
De hisser le grand mât.
 

Il appelle les pompiers, il appelle un médecin
« Docteur ! Docteur ! Docteur ! Je crois qu' je suis enceint. »
Un chirurgien s'approche et lui palpe le ventre
« Oui, il y a un enfant juste ici en plein centre.

Cet enfant c'était toi, celui que tu étais
Un souvenir que tu ne voulais pas quitter
Un ballon sur la plag' que tu avais gardé
Qui grossit dans ton ventr' chaque nouvel été ». 

Qu’y a-t-il dans mon corps
Qui le déforme encore ?
Les enfants sont ingrats
De hisser le grand mât.

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